Mon parcoursArtiste-auteur"L'animal sous tous ses angles", voilà ce qui résume ma démarche. Que ce soit comme auteur, cavalière, peintre, sculpteur, ou photographe, mon parcours se définit par une constante tentative de mieux connaître ânes et chevaux (puis mulets, chiens, chats, le tout menant forcément aux humains...), tant sur le plan psychologique que physique. Tous ces angles d'approche se complètent et se répondent... J'ai mieux compris certains points de psychologie et d'éducation en dessinant les chevaux, en scrutant mes photos, j'ai amélioré mon équitation en sculptant, et inversement ! D'un côté le labeur acharné de l'écriture, tous les matins sauf rare exception, depuis plus de 25 ans. De l'autre la liberté de la création qui a pris une place grandissante depuis l'an 2000. Mon travail avec les équidés influence profondément ma création, puisque je n'aime pas à représenter les animaux soumis à la peur où à la contrainte. Je les préfère gais, paisibles ou joueurs, dans ces attitudes naturelles qui éveillent en nous un écho bienfaisant. Chercheuse en équitation psychologiqueCertains me définissent comme "éthologue", mais c'est une appellation que j'ai toujours laissée aux scientifiques (et tant pis pour le marketing !). La psychologie du cheval me passionne, et je m'intéresse à tout ce qui permet d'avancer sur le sujet, qu'il s'agisse des équitations comportementales, des publications scientifiques, des auteurs anciens et modernes, des enseignements de toute sorte. En revanche, je revendique l'appellation de "chercheuse, qui correspond à ma démarche : de l'observation et de la pratique naissent des intuitions, que je vais tester, vérifier, comparer, pour enfin tenter de les formuler de la façon la plus simple possible, ce qui n'est pas si simple. Au bout de quelques années d'efforts acharnés, le résultat final paraît si évident que le lecteur se frappe le front en disant que c'est juste du bon sens... Ma formation10 ans de club, dont 5 au club de l'Ecole Vétérinaire de Marcy l'étoile, où j'ai vraiment bénéficié d'un enseignement de qualité avec Philippe Le Ninivin. Il y a plus de 30 ans , mon oncle Pierre Ronez, éleveur d'ânes et de chevaux auvergne, me laisse carte blanche pour débourrer ses chevaux. C'est lui qui me fait découvrir l'intérêt et le pouvoir du langage des gestes (qu'il a sans doute ramené d'Algérie avec ses premiers ânes...). Les poulains m'enseignent la progressivité (il n'y a ni box, ni carrière, juste des arbres et des chemins !) et l'intérêt du travail à pied, les ânes m'aident à découvrir les mécanismes de la peur, les mulets m'incitent à plus d'intelligence et de déontologie. Je commence à randonner (souvent en autonomie, avec mulet de bât), à accompagner des groupes, à conseiller des cavaliers. En 1985, j'achète Alto au sevrage, sur photo (on dirait un petit sanglier!)... Bonne pioche, ce petit cheval timide, de mère barbe-arabe et de père inconnu (mérens, peut-être) va pardonner toutes mes erreurs, m'accompagner dans ma formation et mes idées saugrenues. Il sait suivre en liberté mes promenades, trotter aux côtés de ma 2cv ou de ma mobylette, me tirer en patins à roulettes ou à ski (et en charrette anglaise aussi), ouvrir n'importe quelle boîte de granulés en moins de deux, marcher à 9km/h, galoper sur place, hennir à la demande, etc. Nous accumulerons les bons classements en Trec, jusqu'à terminer vice-champions d'Europe en individuel, en 1993. (Alto est resté en pleine forme jusqu'à 27 ans, et m'a quitté quelques années plus tard, trop tôt, évidemment). Le Trec va constituer une étape-clé de ma formation, en m'amenant à réfléchir davantage sur le travail en main et la peur, et à m'initier au dressage classique. D'un côté, un règlement très bien pensé, qui pousse dans les bonnes directions, de l'autre la rencontre avec les mille et une façons de faire des autres concurrents. L'occasion pour moi de vérifier mes intuitions, et de comprendre pourquoi ça marche, ou pas., et quels détails font la différence. L'écritureDe là à avoir envie d'écrire sur le sujet, il n'y a qu'un pas (dans le civil, j'ai été prof de lettres). Je commence alors une série d'articles pour Cheval Pratique, parallèlement à la rédaction du premier "Cheval d'extérieur". A 22 ans, c'est sans doute un peu tôt, mais il n'y a vraiment rien sur le sujet dans la littérature équestre à l'époque. Ecrire est une responsabilité, qui va m'amener à me remettre en question constamment, à progresser par tous les moyens, et à affiner indéfiniment ma façon d'expliquer les choses. Après quelques années à Cheval Pratique, Atout Cheval, et Cheval Loisirs, je collabore longuement à Cheval Magazine, que je ne quitterai qu'en 2012. Mais la rédaction du Cheval d'extérieur m'a laissé un petit goût de trop peu... J'y ai abordé nombre de sujets que je souhaiterais approfondir, en particulier le langage des gestes, l'intérêt du travail à pied, l'usage de la voix et des récompenses, la gestion de la peur. C'est pourquoi je commence la rédaction de "Communiquer avec son cheval", dont la première édition sort en 1995.
(à suivre)
NBJe ne suis pas "éthologue", puisque je n'ai pas suivi ce cursus de formation universitaire, mais cette science me passionne : comptes rendus de recherche, colloques et conférences, discussions avec les chercheurs constituent autant de moyen d'avancer sur du solide, ou de découvrir après coup pourquoi telle ou telle pratique éducative donne de si bons résultats (ce qui permet de l'argumenter)... J'ai plusieurs fois donné un coup de main à des étudiants qui cherchaient à définir un sujet ou un protocole, et je ne demande pas mieux que de recommencer (n'hésitez pas à me contacter). Les recherches en éthologie sont lentes et coûteuses, puisqu'on travaille avec des chevaux et non des souris, et je suis parfois désespérée de lire certains protocoles dont je peux prédire qu'ils déboucheront sur plus de questions que de réponses parce que l'orientation de départ comportait des biais.
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